Hôtel Martinez, membre du réseau The Unbound Collection by Hyatt, s’est refait une beauté pour le dernier Festival du film de Cannes, du 16 au 27 mai dernier. Michel Cottray, son nouveau directeur général, dévoile pour YourDay le Mag, les secrets de l’hospitalité sur la Côte d’Azur.
Quel est le nouveau décor du Martinez ?
Michel Cottray : Cette année nous avons inauguré 16 nouvelles suites Oasis qui se situent sur un jardin de 2800 m2 comprenant différentes essences méditerranéennes, un bassin de nage, un espace de fitness… Nous avons ouvert notre bar mythique, renommé Le Sud, dans son emplacement d’origine à l’entrée du lobby. Décoré par Pierre-Yves Ronchon, il invite au voyage avec un univers de boiseries et de cuir bleu rehaussé de touches dorées. Nous avons aussi embelli la plage avec un nouvel espace lounge.
Plus globalement, c’est toute la ville de Cannes qui a effectué des travaux pour rester numéro un de l’accueil de luxe. Nous bénéficions de la proximité avec l’aéroport de Nice qui a accueilli trois vols spéciaux affrétés par Air France depuis Los Angeles pendant le Festival. Nous ne pouvons pas proposer les mêmes infrastructures qu’en 2019, avant le covid. Nos hôtes attendent désormais des expériences et des découvertes.
Qu’est-ce qui caractérise une expérience d’accueil de luxe en 2023 ?
M.C : Les clients sont plus nonchalants et plus spontanés qu’avant mais ils veulent vivre des moments forts. Ils vont réserver trois jours au lieu de six et ils voudront une vue mer. Ils sont beaucoup plus sensibles aux détails : il y a encore quelques années ils s’intéressaient essentiellement au contenu de l’assiette, aujourd’hui tout compte, le contenant, la nappe, la lumière… Désormais, on ne peut plus proposer le même éclairage le matin et le soir.
Avec les réseaux sociaux, les clients internationaux veulent aussi partager un sentiment d’appartenance avec leurs amis connectés dans le monde entier : il faut goûter le plat fétiche d’un chef connu, déguster le cocktail à la mode, ne pas passer à côté de la bonne adresse du moment.
Qu’est-ce qui différencie l’Hôtel Martinez des autres 5 étoiles de la Croisette en termes d’hospitalité ?
M.C : Nous sommes l’hôtel de l’Art déco, des Années folles, de la joie de vivre, du glamour. On perpétue l’esprit des Années folles où l’on faisait tomber les faux cols et les corsets pour profiter pleinement de la vie. Au bar, les serveurs ont pour consigne d’être attentionnés sans être trop formels. Avec nos couleurs signatures, le blanc et le bleu, nous sommes comme un paquebot qui vous emmène en Méditerranée.
“La Côte d’Azur accueille un public international depuis 150 ans, d’abord l’aristocratie européenne puis des magnats de l’industrie et le monde du cinéma”
Comment définiriez-vous l’art de recevoir de la Côte d’Azur ?
M.C : Plus que partout en France, nous sommes coutumiers de la clientèle internationale. Nous sommes ouverts au mélange des cultures, des langues et nous savons nous acclimater à l’arrivée de nouvelles clientèles comme les Brésiliens. Nous attendons le retour des Chinois qui est encore limité par le nombre de vols disponibles. La Côte d’Azur accueille un public international depuis 150 ans, d’abord l’aristocratie européenne puis des magnats de l’industrie et le monde du cinéma. C’est une clientèle qui cherche un environnement homogène avec le même niveau d’accueil des transports à la plage en passant par la restauration et les chambres.
Quelles qualités faut-il cultiver pour accueillir cette clientèle ?
M.C : Deux fois par jour au moins, nous effectuons un briefing des équipes et nous leur rappelons de toujours se souvenir des préférences des clients. Le luxe, ce n’est pas l’épaisseur de la moquette mais c’est l’attention, et cela passe par l’échange avec les clients. J’aime prendre l’ascenseur avec eux pour leur demander leurs impressions sur le restaurant, le spa… Malheureusement nous n’avons que sept étages! Mais en quelques secondes de discussion, j’en apprends beaucoup plus qu’avec des études de satisfaction. Les gens se confient très volontiers à nous, d’ailleurs j’ai des clients qui m’ont suivi depuis mes précédentes fonctions. Ils apprécient d’être reconnus et attendus.
Propos recueillis par Pascale Caussat